Entretiens avec Germaine Tillion : « Le progrès et l’évolution ne peuvent avancer que sur des roues carrées »
Honneur = vertu des filles (en Méditerranée) : profondément ridicule (cf. Don Juan, pièces de Pagnol, histoires italiennes et grecques). Citation : « Les femmes écrasées fabriquent des homoncules irresponsables … exigence sociale … » Évolution ? Très peu de choses ont changé ; événements historiques ne peuvent rien face à quelque chose de si sacré. Changements économiques changent les choses mais lentement. Pousser la roue carrée, elle retombe sur les doigts, puis une fois elle tombe de l’autre côté : progrès. La roue tombe dans un domaine, pas dans l’autre ; très compliqué : des mouvements simultanés ont lieu : études supérieures plus importantes ; frappant : premiers villages, les paysans ne bougeaient pas de chez eux, puis bougent et reviennent, avalés par les sables mouvants. Petit à petit, ils sont plus nombreux et ça cristallise. Femmes : il y aura la cristallisation.
Le progrès semble désormais reculer mais toujours sur des roues carrées. Les notions ridicules proférées à l’encontre des femmes pullulent, les homoncules irresponsables gouvernent le monde et l’économie pille tout ce qu’elle peut piller, du fond des océans aux sous-sols, bientôt la lune et les étoiles. À force que ça nous retombe sur les doigts, nous risquons de tout perdre. Des domaines où ça avance ? Certes, des prises de conscience, des gens qui cherchent, qui tâtonnent, qui essaient d’expliquer, mais l’inertie est immense. On les fait taire, comme on fait taire les femmes. Les sables mouvants nous avalent (ce n’est pas une métaphore, le sable aujourd’hui est extrait de partout pour bétonner jusqu’au désert).